Les Del@ye en VADROUILLE...

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les abysses

 

Les abysses: 

 

Nous voici en surface depuis plusieurs jours à la surface. La pampa  à perte de vue est notre seul horizon. Nous savons que la grande descente s'approche.  Celle qui nous mènera au plus profond, au coeur. Une lente immersion s'amorce jusqu'à Rocruza. Les bornes kilometriques que nous suivons depuis Nazca, commencet à défiler de plus en plus vite.  Le plateau du milieu depuis longtemps abandonné reprend du service. Le voila qu'il sort d'un long sommeil et il demande quelques kilometres avant d'enlever poussières,  herbes et autres saletés coincées à l'angle de ses dents. Rocruza. Arrêt net. Nous sommes au bord de la chute vers les abysses. Comme l'acalypso l'équipage remet un équipement spécifique pour la grande plongée.  Vêtements changés,  lunettes nettoyées et bien serrées,  lacets rangés avec methode, nez bien mouché pour ne pas manquer d'air,  stick à levres passé et repassé pour graisser et ne pas risquer de fendre. Dernière vérification des attaches de sacoches et du followme. Ready go l'équipage attaque la vertigineuse descente et en quelques mètres passe sous la ligne d'horizon.  Il sait à cet instant que le demi tour est impossible. Il serait trop cruel. La 1ere borne franchie, sur la droite le vide se montre. Il est là.  Il attire, il appelle. Il a mis son habit d'apparat.  Chaque lacets a mis son écharpe de bitume et pour relever le tout il souligne sa courbe par des gardes fou métallique de couleur blanche et jaune. A cet instant l'équipage stop net. Le capitaine décide de lacher le petit mousse et l'initier à la descente. Cette occasion ne se présentera qu'une fois dans sa vie. Du haut de ses 7 printemps, il ecoute les derniers conseils. Sa soeur de dix ans son aîné est déjà aguerrie à l'exercice et profite de cet instant pour peaufiner sa concentration. Un, dos tres c'est reparti. Les cheveux commencent a danser, le bruit se fait plus présent dans le casque et cherche à imiter le mistral du midi. L'effet giroscopique s'accentue et la direction se durcie.  les rayons disparaissent et laisent place au vide. Nos roues deviennent plus que des cercles. Premier virage négocier,  reussi. Exterieur, intérieur extérieur.  Une fois de plus les borne kilometriques s'affolent.  les oreilles viennent de claquer et nous rappelle que la pente est raide et qu'il ne faut pas négliger le protocole. Il en va de notre sécurité. Il nous faut faire une halte. Après concertation le bivouac sera monté non loin. Le soleil qui décline et la vue de la route qui s'enfonce dans une gorge profonde et qui disparait amene à cette décision.  La nuit sera profitable pour tous. Le soleil n'éclaire pas encore le lieu que le camps est levé. En moins d'une heure la gorge est atteinte. La lumière se fait de moins en moins présente,  nous plongeons. Devant nous s'offre 100 kms de descente. Les parois rocheuses se font de plus en plus vertigineuses et imposantes. La végétation change, et nous arrivons à un étage sous marins, où anémones s'accrochent au rocher, la terre prend des couleurs de corail, les epiphytes sont reines. Le pic nic sera pour nous un second sas de décompression dans cette lente déperdition.  La dernière étape est là elle nous siffle pour descendre on ne sait où. Nous divagons toujours au sein de ces méandres aux airs de profondeurs marinnes. Mais l'oeil du cyclorandonneur sait repérer les indices. Il remarque que les fameuses bornes kilométriques qui semblaient être devenues jumelles s'espacent de plus en plus. Les pierres tombées sur la chaussée se font de plus en plus rare. La granulométrie devient de plus en plus fine, et les bouts de rocs laissent place au sable à la boue sur les bas côté. Nous allons bientôt toucher le fond. Les lacets de ce corset se relachent et laissent s'ouvrir cette gorge trop serrée.  Il faut enfin  pédaler à contre courant contre un vent qui a forci. Ce soir notre  radeau en vadrouille c'est échoué au pueblito de Yaca. Une sirène nous accueille, une soixantaine d'années,  les cheveux gris bien rangés,  un large sourire, et une gentillesse qui t envahit.  Nous lachons l'ancre dans cet oasis de sérénité.  Demain et   un nouveau jour et nous larguerons les amarres pour de nouveaux lieux.

 

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04/10/2014
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