Patchamama
Patchamama la belle
Que d'émotion tu nous a procuré. Nous rêvions de te découvrir. Mais jamais nous aurions pensé une telle relation. Au petit matin nous voici confortablement installé dans un 4x4 local. Après 200 mètres au sorti de la ville tu nous saisis , tu es là et tu nous surprends en nous dominant du haut de tes falaises. Elles se dressent devant nous comme des colones de désir. Un large rio sec nous invite à aller plus en avant et nous succiter l'envie. Notre véhicule prendra son temps pour progresser sur une large croupe. Elle est bien charpentée à souhait. Nous devinons qu'elle a enfanté des petits monts qui l'entourent . Mais elle est là fière coiffée de quelques herbes rases qu'illuminent le soleil levant. Pour tenir sa coiffe elle a mis quelques cactus en guise de barettes. Après une pause sur cette rondeur, nous entamons notre redescente entre des mamelons plus ou moins ronds, plus ou moins hauts. Mais tous proposent la même sensation de douceur. Apres ce passage de courbes, nous voici cheminant sur un long replat. Il nous invite à l'assouplissement. Mais au loin un petit téton pointe. Il laisse supposer qu'il ait le bout poudré de blanc de la neige de la veille. Passant à ses côtés il s'affiche comme étant le volcan du nom de Uturuncu. Il se dresse à 6008 mètres. La lumière décline et nous trouverons refuge pour la nuit au creux d'un nombril. A l'aube encore les cheveux endormis tu nous aveugles par une première lagune blanche immaculée. La pureté de cette couleur nous laisse imaginer le caractère vierge de ce territoire. Mais à bien y regarder, il est source de vie. Flamants roses et autres volatiles viennent y chercher mollusques et autres invertébrés. Une longue piste bosselée comme une caresse sur le flanc nous conduit jusqu'à la seconde laguna Verde. Elle se mérite et n'offre ses plaisirs que si le vent est de la partie. C'est à cette seule condition qu'elle revêt sa tunique transparente vert d'eau. Elle plait, elle séduit. lors d'un bref instant, d'un clin d'oeil sans vent elle propose au sein de son miroir le reflet du triangle montagneux qui la surplombe. A mi parcours dame nature nous invite à venir nous détendre dans ses eaux chaudes. Nous sentirons ses biens faits sur nos épaules et sur le bas de notre dos. Nous repartirons pour passer au creux de ses reins. D'un côté des massifs charnus teintés d'ocres, d'oranges saunones, de l'autre un désert de sable avec quelques rochers arrivés on ne sait comment, et qui proposent quelques grains de beautés sur ce haut fessier. Au soleil tombant du deuxième soir nous passerons un long moment à contempler autant de beauté en un espace aussi restreint. Un espace pas plus grand qu'un oeil, comparé à l'immensité de ce corps parcouru. Un oeil rouge sang dans lequel se mirent des centaines de flamants roses. Ils donnent une note pétillante comme des paillettes à cette tache de couleur. Le sel et le borax soulignent ce regard d'un trait blanc lumineux. Enfin une vegetation blonde vient finir le pourtour de cet oeil aguicheur. Le dernier jour nous glisserons pour le chemin du retour le long de gorges multicolores. Tu as su nous tenir en haleine, sans jamais rien dévoiler à l'avance. Dame nature nous te remercions pour cette escapade charnelle, pour nous avoir invités sur ton corps, pour nous avoir offert autant de plaisir ! ! !