Les Del@ye en VADROUILLE...

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Mer de glace , de sucre, de sel qui es tu ?

Mer de glace, mer de sucre, mer de sel ? Qui es tu ?

 

 

 

Nous pénétrons dans ton immensité avec précaution, avec timidité. Au premier abords tu impressionnes par ton gigantisme. Les premiers tours de roue sur ta carapace convoquent l'imaginaire. Personne ne peut rester insensible à cet espace-temps. Instantanément l'idée de mer s'impose. Espace, horizon, ciel, regard à perte de vue. Mais quelque chose ne corrrespond pas à tes repères. Couleur de neige, scintillement de cristaux, crissement sous le pied, dureté de la glace, chaleur intense, luminosité aveuglante, silence puis bruit asourdissant du vent. Tout se mélange,  tu cherches. Des heures durant sur ton radeau à pédales tu évolues, tu vagabondes au grès de ton esprit. Au loin une ile. Elle apparaît peu à peu dans la brume de chaleur. La mer est plate mais le vent joue avec ta patience. Tu mettras du temps à l'atteindre. Ca y est plus que quelques mètres.

 

Mais les vagues de sel frappent la rive et provoquent une écume blanche peu rassurante. Juste avant d'arriver tes pneus s'enfoncent dans cette zone plus marécageuse. Ouf  nous venons de franchir l'obstacle nous nous échoueons sur cette île. Mais après avoir mis pied à terre, nous nous appercevons que cette zone qui jouxte la rive est une zone arctique, et que la zone d'écume est en fait de chaos de plaques de glaces, ou la roue de notre vélo a su se frayer un sillon  tel un brise glace. Le temps de reprendre nos esprits, nous piqueniquerons  sur cette grève. Mais le soleil tape comme la masse sur l'enclume et la réverbération joue avec les pigments de ton épiderme. Tu cherches au loin un repère,  un indice pour trajecter au mieux. Mais ici tout est trompe l'oeil. Un simple cailloux à plusieurs kilomètres apparaît comme un menhir.  A la surface les simples aspérités d'un centimètre ou deux aplaties par les roues des véhicules,  proposent à ta vue à une vingtaine de kms le passage d'un col. Tout n'est qu'illusion. De temps en temps la silhouette d'un cargo apparait sur cet océan de sel. C'est un camion qui vient récupérer les monticules de sel  que l'homme a pris soin de cueillir et d'organiser.  Ce dernier extrait ces cristaux à mains nues, ils se protègent le visage avec des cagoules de fortunes, qui donnent à ces êtres des silhouettes de pestiférés.  Leur dur labeur sera rémunéré 6 bolivianos la tonne, soit 0,60 €. Ou bien cette silhouette de gros navire peut être celle du camion citerne qui ravitaille l'île Incahuassi en eau douce pour la buvette des touristes. Ce soir c'est le camion citerne déglingué de joseph du village de Tahua qui viendra collecter les eaux usées. Enfin de temps à autre des hors bords fusent à la surface entre horizon et ciel tels des aeroglisseurs, ils transportent les touristes. Ils arriveront à destination dans une heure, nous y serons demain...

 

 



24/11/2014
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