Camino de la muerte
Le chemin de la mort n'est pas forcément celui que l'on croit ! !
Aujourd'hui, jour de la Toussaint, nous venons de faire le chemin de la mort. Appelé ici el camino de la muerte.63 kms de descente sur un chemin de terre. Le début reste asphalte mais très raide. Le départ se fait depuis le lieu dit la cumbre à 4700 m, pour se terminer à Yolosita à 1700 m. Au passage du col, les vitres se baissent et les chauffeurs jettent de l'eau au sol comme signe d offrande à la route. Cette pratique en dit long sur leur confiance en soi au volant et sur leur confiance en leur matériel. Avant même d'arriver au sommet un pseudo contrôle policier verifie les organes de sécurité de ton vehicule, mais avec 10 bolivianos soit un euros le contrôle s écourte et les barrières se lèvent. En ce qui concerne notre descente le chemin est parfois vertigineux, mais la réelle route de la mort cest plutôt celle qui te mène au point de départ avec le taxi, et celle qui te ramène avec le collectivo.
Pour l'aller c'est Juan et son taxi coiffé de nos vélos, qui a jouer avec nos nerfs. C'est le roi du plusieurs de front. Il croit en lui comme personne d'autre. Lorsqu'il sent que c'est bon , c'est bon. Même si toi lucidement tu sens que ça ne va pas le faire. Il déboîte, il tente, il ose, il insiste, on procède à un croisement à 3 ou 4 de front sur la largeur de la chaussée, il passe. Après une heure de route un controle de police nous oblige à ralentir. Je lui propose de mettre la ceinture de sécurité, mais comme Juan a changé les sièges de son automobile, les attaches ne sont plus compatibles. Il faut que je lime le fer me retorque t il. Bref nous avançons la ceinture sous la jambe jusqu'au point d'arrivée.
Pour le retour, nous chargeons nos bicyclettes sur le toit d'un collectivo et nous voilà partis pour la remontée de 80 kms. Je monte sur le toit du minibus pour positionner les vélos, et mon pied glisse sur le bord du toit, et mon genou gauche vient violement heurter la tranche métallique de la gallerie. C'est un comble, 60 kms de descente rien et là paf l'impact qui te fait hurler intérieurement comme c'est pas possible. Tu t installes à l'intérieur histoire de laisser gonfler ton ematum, et 200 mètres à peine rebelotte celui ci tente de doubler un énorme camion mais sans succès. lors de sa deuxième tentative, il accélère, prend de l'élan et au moment de dépasser pas possible un véhicule vient en face. Le temps de réagir et de freiner nous voyons l'arrière du poids lourds comme à la loupe. Plusieurs dépassements inaccomplis nous amenerons à voir les passagers du bus que nous sommes en train de dépasser, puis de les voirs nous redoubler puisque notre chauffeur après un freinage insistant se rabat derrière le dit bus. Enfin devant nous un tunnel se présente et nous nous enfoncons dans l'obscurité. Nous prions pour que contrairement à celui de la veille il est des phares. Ouf lui oui ! Mais pas le camion de devant que nous découvrons une fois de plus grand écran. Quasi à l'arrêt un reflexe de survie m'invite à me retourner instantanément pour observer si un bolide arrive par l'arrière. Pas pour ce coup ci. A tout cela se mêle une odeur d'essence comme pas possible, qui te prend le coeur et qui ne te quitte plus. Au bout de deux heures de virolo sur virolo tu descends ebete de cette cariole, et tu te demandes si le camino de la muerte ce n'est pas ce dernier ?