Un courant d'air
Un simple courant d'air.
A l'heure où j'écris ces lignes, je suis en face de l'océan Pacifique, la brise marine dans les cheveux, comme une main bien attentionnée . Nous venons d'effectuer le tour de l'île de Raiatea en compagnie de nos amis. Le soleil nous a chauffé, nous a brûlé , sa chaleur a joué avec notre résistance, cette chaleur qui nous suit depuis le sud de l'Argentine. Notre passage de la Cordillière nous aura donné un repis avant de la retrouver deci delà.. Les abords des côtes de Raiatea et Rapa nui nous ont permis de reprendre une respiration avant de vivre cette nuit, une des plus chaude et insoutenable que nous ayons connu lors de notre voyage. Notre troisième bivouac nous a conduit dans l'intérieur des terres. Une moiteur étouffante nous empeche de faire redescendre la témperature de notre corps le soir venu. Il faut se dévétir au maximun pour éviter la montée en température. Mais l'opération est un fiasco à la vue des nuées de moustiques et de nonos en tout genre. Notre salut est dans la mise en place d'un feu de camps où la combustion de branchage vert et de coco doit provoquer un ecran de fumée protecteur. Mais la réparation d'une chambre à air à proximité du foyer restera une expérience inoubliable. Il faut a présent se coucher car le sommeil demande son plein. Apres avoir pénétré avec rapidité sous la toile, dans la minute qui suit une moteur insoutenable vient te rendre visite. Les goutes d'eau naissent sur ton front, mais aussi partout sur ton corps. Après 1/4 heure la décision est sans appel. Tu sors et tu démontes ton double toit avant de récupérer un peu d'air qui n'existe pas. Juste de la chaleur et de l'humidité. A cet instant tu souffres, tu subis tu ne comprends pas encore. Puis le ledemain tu arrives chez tes amis, tu t installes sur la terrasse et là tout s'éclaire. Tu prends concience que cette nuit était juste une étape de la vie, du voyage pour apprécier à sa juste valeur un bonheur de la vie, une richesse, une simplicité, un don : "un courant d'air " Quoi de plus simple qu'un courant d'air, une brise. Cette caresse sur la peau n'a pas de commune mesure, n'a pas de prix. . De l'air, de l'air, et encore de l'air. Une fraicheur sur l'épiderme, ce courant qui circule entre les poils à ras la peau, rentre dans tes narines largement ouvertes, et te donne la vie. Ton corps n'est plus en lutte, il surfe sur la vague d'air, il vibre, il apprécie. A l'heure où je vous écris je jouis de ce plaisir de la vie "un simple courant d'air "