Les Del@ye en VADROUILLE...

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Les funambules de Sabaya

 

 

Les funambules de Sabaya

 

 

 

Avant de partir nous savons que l'épreuve sera sportive. Nous quittons la ville d'Oruro la fleur au fusil. Sous un grand soleil éblouissant,  nous longeons une grande lagune en avançant sur une route goudronnée.  Cette partie mais nous ne le savons pas encore n'est qu'un échauffement comme aux activités cirque ou multisports de nos enfants. Tout se fait dans l'allégresse. Arrivé à Toledo , comme la veille de l'hiver,  nous faisons des provisions pour plusieurs jours. Pendant trois jours durant nous savons que les ravitaillements seront impossibles. Nous sortons de la ville par une ruelle sablonneuse Nous rejoignons l'autre côté du village et nous comprenons que nous ne  reverrons plus l'asphalte,  comme ils disent par ici. Heuresement une route en construction s' offre à nous. Un sable damé  défile sous nos roues. A côté camions , bus , et autres portes chars qui transportent des centaines de véhicules depuis le chili se partagent une piste étroite et très poussiéreuse.  nous commençons à imaginer si nous devions descendre dans l'arène.  Après 11 kms des panneaux fluo nous indiquent la fin de notre doux rêve. Foulard sur le nez et fort de notre expérience de la route de Copacabana nous descendons sans hâte sur ce ruban de terre, pour nous mêler au flux. Personne à droite personne à gauche, profitons, engageons nous. Comme une nouveauté, nous nous approchons, nous testons, nous pratiquons. Très vite nos bicyclettes nous indiquent que sur toutes la largeur de la piste, seule une bande pas plus large qu'un pneu peut convenir à notre progression. Vers la gauche une envie d'y aller, du dur , du bien roulant, du facile à pédaler, les kms qui défilent dans la tête.  Mais que né ni un vrai venin de vipère,  un casse pattes, une tôle ondulée pas plus. Celle qui te prend, te secoue te demantibule, celle qui te pousse à bout tes rayons tes attaches de sacoches.

 

A droite un sable bien lisse comme la eau d'un nouveau né.  Pas une ride , pas une strie. Une invitation aux pneumatiques. Une première fois tu oses, tu te laisse aller à la tentation, mais en une fraction de seconde ton vélo trop lourd chargé s'enfonce dans ce lit de sable. Vite il faut en sortir. En urgence ton guidon s'oriente vers la gauche pour retrouver son axe et là erreur ta roue avant se bloque. Ton vélo stoppe net tu es éjecté de la selle et propulsé sur la barre centrale. Tes deux pieds dans un réflexe inné rejoignent le sol et s'enfoncent à leur tour limite chaussettes. Nous savons alors que nous devenons les funambules se Sabaya. Les yeux doivent alors rester grand ouvert et chercher la meilleure trajectoire. Ils ne pourront rien faire sans l'aide des bras qui devront réagir à la demande. Tout le corps est sollicité pour rester en équilibre. C'est alors qu'arrive le premier camion. Croisement réussi.  Mais nous avons mis au point une stratégie , car le vent ramène toute la poussière.  C'est infernal, à l'unanimité nous décidons de rouler à gauche pour éviter les retours de poussière.  Ce sera ainsi trois jours durant. Nous nous serons fait mal mener, baloter, empoussierer mais nous avons su tenir jusqu'au bout.  La tentation a été forte en voyant passer tous ces camions,  ces pick up qui auraient pu nous prendre sur leurs dos, et nous sortir de la en 1 heure ou deux. Au loin le village d'Acouvery . Il se dit que l'asphalte sera au rendez vous. Arrêt au poste de police d'où nous voyons cet el dorado de goudron, Mais les agents nous expliquent que cette route de l'espoir n'est pas la notre. Pour nous c'est à gauche. Le moral met son pavillon en berne : encore de la piste. Nous nous y engageons et après 1km l'asphalte revient à nous. Nous y grimpons dessus comme sur la glace de la patinoire.  Nous zigzagons, nous executons des arabesques, nous formons des ronds, nous slalomons entre les catadioptres.  Nos yeux sont libérés de leur position fixe, nos bras s'étirent comme trop longtemps restés étriqués.  Ce cordon gris s'étirera en de longues lignes droites pour encore 90 kms jusqu'à Sabaya.

 

 

 

 

 

 

 

 

 



24/11/2014
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